Publié le 19-12-17

Quel que soit son niveau, on a tous nos petits et gros défauts en ski, même quand on en fait depuis longtemps et surtout si l’on est autodidacte ! Nous avons passé au crible quelques défauts classiques en ski, et l’on vous propose des astuces et des exercices pour les corriger.

 

1. La faute de carre


C’est une des fautes les plus courantes en ski, autant chez les skieurs amateurs que chez les pros, même si des aspects assez différents se cachent derrière ce terme.


• Le phénomène observé


Quand on rentre en courbe, la force centrifuge nous pousse vers l’extérieur : pour contrer cela, on incline son corps à l’intérieur de la courbe.


Mais il est très important de conserver suffisamment de poids sur le ski extérieur. Si la bascule est trop rapide ou trop marquée, on finit avec tout le poids sur l’intérieur : ça « décroche » et paf, on va au tapis !


Ceux qui skient avec les jambes très serrées sont souvent sujets à la faute de carre.

• L'astuce pour l'éviter


Si cela vous arrive souvent, concentrez-vous bien sur le fait de mettre du poids sur la jambe extérieure, qui doit être suffisamment fléchie. Prenez aussi le temps de retravailler vos conduites de courbes à faible vitesse.


L’exercice : Sur une pente faible (piste verte ou bleue), essayez de lever le ski intérieur tout au long du virage : si vous y parvenez, c’est que vous avez un bon appui sur le pied extérieur. Essayez ensuite de lever uniquement l’arrière du ski pour travailler sur le centrage et la flexion. Vous pouvez aussi, comme Popeye le propose (non, ce n’est pas une blague !), enlever un de vos skis (sur terrain plat) : vous vous rendrez compte qu'il est plus facile de tourner quand le ski est à l’extérieur du virage.


Les cours de ski accompagnés de moniteurs permettent de corriger tous les petits défauts et de progresser encore plus rapidement !


2. Le positionnement


Etre trop en arrière, un peu « assis » ou du moins les mollets écrasés sur les chaussures, voilà bien un défaut qui donne du fil à retordre à beaucoup de skieurs. On le retrouve chez des skieurs débutants ou même confirmés, de façon plus ou moins marquée évidemment.


• Un mauvais positionnement


Ce défaut puise ses origines dans les premières années de ski. Avec l’appréhension, on a tendance à se mettre naturellement en retrait donc en arrière, et cela a tendance à perdurer, à devenir un automatisme.

Précisons également que le ski est un sport de vitesse.


Quand on accélère, le poids se déplace vers l’arrière, il faut donc être capable de compenser cela pour revenir suffisamment devant.


• Remédier au problème de positionnement


Tout d’abord, assurez-vous que vos chaussures soient ajustées : des chaussures trop grandes ne feront qu’empirer les choses ! Il faut ressentir en permanence le contact de son tibia avec la languette de la chaussure. On doit aussi penser à tirer ses bras devant pour garder une attitude volontaire.


L’exercice : Faites un peu de switch (du ski en marche arrière) sur terrain facile pour percevoir le problème de centrage et ressentir l’appui languette !


3. Le planté du bâton


Le fameux problème du planté de bâton est récurrent : peu de skieurs s’en servent vraiment et à bon escient.


• L'utilisation la plus fréquente du bâton


Au début, on a tendance à se focaliser sur autre chose puisque les bâtons paraissent accessoires. Pour beaucoup de skieurs, ils ne servent qu’à pousser sur le plat ! On peine à coordonner le planté de bâton avec le timing de ses virages, alors on finit par le laisser traîner dans la neige, voire oublier complètement de s’en servir. C’est une erreur, car le bâton joue un vrai rôle dans l’équilibre du skieur, en apportant un appui supplémentaire.


• Connaître les bonnes astuces pour mieux l'employer


Tout d’abord, mettez vos dragonnes (les lanières) ! Et dans la bonne position, s’il-vous-plaît (entre la main et la poignée) ! Sinon, elles sont inutiles et n’apportent pas d’appui. Pour cela, rappelez-vous que la main ne rentre pas dans la dragonne du haut vers le bas mais du bas vers le haut. Pensez que le planté de bâton est un travail du poignet et non pas du bras tout entier. Veillez à bien le synchroniser par rapport au timing du virage. Il faut tout de même noter que dans certains cas, en carving par exemple, on effectue un simple « touché » qui effleure la neige et non pas un planté !


L’exercice : Essayez, à l’arrêt, d’automatiser ce geste du poignet qui permet de planter le bâton, sans que ce soit tout le bras qui bouge. Pour ceci, les mains sont devant le corps et agissent comme si elles tenaient chacune un « joystick ».


4. Le mouvement flexion-extension


Vous l’avez sans doute déjà vu ce skieur figé, un peu raide, avec un jeu vertical proche de zéro ? Voilà, vous avez identifié le problème : le manque de mouvement, qui vous fait ressembler à un bloc !

 

• Le phénomène observé


Si on ne vous en a jamais parlé, difficile de l’inventer ! Beaucoup de gens, autodidactes, ont compris comment faire pivoter les skis d’un côté à l’autre pour avoir un contrôle plus ou moins permanent de la vitesse en dérapant. Etant donné que la gravité les attire vers le bas, cela fonctionne. Alors pourquoi en faire plus ? Le jeu vertical est un élément indispensable de la progression technique : impossible, sans cela, de devenir un bon skieur polyvalent, capable de descendre une piste bosselée ou un champ de poudreuse…


• Corriger le côté figé


Skiez moins vite et sur des pentes moins raides que d’habitude, afin de pouvoir entièrement vous concentrer sur la flexion et l’extension.

L’exercice : Toujours à faible vitesse, cherchez à vous baisser en fléchissant de façon plus ou moins similaire les chevilles, genoux et hanches. Puis, grandissez-vous dynamiquement afin de décoller très légèrement. De manière plus ludique, vous pouvez jouer avec le terrain en faisant des petits sauts, sans aller vite, afin que ce soit le mouvement de flexion-extension qui vous permette de décoller (et non la vitesse associée à la « bosse ») !


5. La dissociation haut et bas du corps


Ce skieur-là, vous l’avez déjà vu aussi : en exagérant un peu, il pourrait ressembler à un « Playmobil », toujours le buste face aux jambes !

 

• La position du corps


Cela vient une fois de plus des premières expériences. En effet, quand on débute, en chasse-neige et sur les premiers virages skis parallèles, on fait tourner l’ensemble du corps pour faire pivoter les skis. Au fil de la progression, la vitesse accélère, la pente augmente, mais on garde souvent ces premiers automatismes. Le haut et le bas du corps ont ainsi pris l’habitude de rester dans leur position anatomique de base, sans jamais avoir le haut du corps tourné dans un sens ou dans l’autre par rapport au bas (et vice versa).


• Apprendre à dissocier le haut et le bas du corps


Il faut être capable de faire travailler indépendamment le haut et le bas du corps. Plus les virages seront courts, plus la dissociation devra être marquée. Si vous regardez un bon skieur faire une godille (très petits virages), vous verrez que le buste ne bouge pas, qu’il n’y a que les jambes qui pivotent. Par contre, attention, le haut du corps doit être uniquement tourné vers les spatules ou vers le bas de la pente.


L’exercice : Posez vos bâtons à l’horizontale sur vos avant-bras, en orientant le buste vers le bas de la piste. Essayez de prendre un point de vue dans la ligne de mire de vos bâtons. Par exemple, vous avez le départ du télésiège en vue derrière vos bâtons. Descendez alors la piste en faisant des virages et en ayant toujours le départ du télésiège en vue derrière les bâtons. Ou beaucoup plus simplement, apprenez à vous retourner, d’un côté, de l’autre, sans que cela n’agisse sur la trajectoire des skis.

Encore une fois, moins ça va vite, plus ce sera facile à mettre en place.


Vous l’avez compris, plus vous irez vite et plus vous resterez sur vos acquis. Acceptez donc de réduire votre vitesse pour pouvoir corriger vos défauts et affiner votre technique !


Un article de Lionel Lavantes