Publié le 10-03-19

En ski, mais aussi en sport de manière générale, il est fréquent d’avoir des appréhensions, et notamment celle de la chute ! Savoir les gérer est indispensable pour progresser et se faire plaisir sur les skis. Bonne nouvelle, il existe une méthode complète pour comprendre ses propres peurs, appréhensions et blocages et parvenir à les dépasser.


Le ski, un univers spécifique


Le ski se déroule dans un environnement particulier, la montagne, qui bouscule nos repères puisque ce n’est pas un milieu qui nous est familier. Il y a de la pente et de la neige, ce qui induit de la glisse et donc une potentielle vitesse. Sans compter les conditions de neige changeantes : piste verglacée, bosse, neige molle… Autant de facteurs qui peuvent être anxiogènes à un moment donné.

C’est particulièrement vrai à l’âge adulte car le cerveau de l’adulte fonctionne différemment de celui de l’enfant.


Le cortex est plus développé et se projette davantage dans ce qui peut se produire : 'quelles seront les conséquences de telle ou telle action (la chute, par exemple !) ?' Les mauvaises expériences passées créent également un impact négatif plus important que chez l’enfant.




Comment les appréhensions germent-elles dans notre cerveau ?


Notre cerveau est divisé en trois parties : le cerveau reptilien, le cerveau lymbique et le cortex.


1. Le cerveau reptilien est lié aux peurs primitives, aux instincts de base. C’est lui qui va commander la fuite ou l’évitement, vis-à-vis d’une situation qui fait peur.

ll est donc nécessaire d’être rassuré, de se sentir entouré, et de se familiariser avec l’environnement pour éviter que ces peurs primitives surgissent.


En ce qui concerne le ski, on conseille donc de ne pas pratiquer seul, d’être plutôt accompagné par un moniteur, qui saura rassurer et choisir le terrain adapté.


2. Le cerveau lymbique est quant à lui lié au confort, au plaisir, à ce qui nous procure de la sécurité et évite la souffrance. C'est aussi le lieu des mécanismes de motivation, réussites et échecs, plaisir et déplaisir...

Il est indispensable de s’amuser, de privilégier les situations ludiques, qui amènent du plaisir.


Si on apprécie le moment, notre cerveau l’assimile à quelque chose d’agréable et les appréhensions s’apaisent d’elles-mêmes. Une piste vous plaît, vous procure de bonnes sensations ? Répétez la plusieurs fois.


3. Le cortex correspond à la capacité de se projeter, de traiter les informations et de produire des raisonnements. C’est lui qui analyse notamment tous les éléments (pente, vitesse, conditions de neige) et sature notre attention avec ces informations, nous empêchant, si l’on n’y prend pas garde, de se concentrer sur autre chose.

Il faut donc se projeter sur un objectif bien défini et motivant.


Par exemple, « je veux être capable de descendre cette piste aujourd’hui (ou cette semaine) ». Attention de ne pas mettre la barre trop haute mais plutôt choisir de petits objectifs atteignables (avec tout de même un peu de challenge pour continuer à progresser et en retirer une certaine confiance).



Comment éviter d’avoir des appréhensions sur les skis ?


Au lieu de culpabiliser et de vous dévaloriser (« je suis nul(le) »), il faut essayer de comprendre vos appréhensions : quelles situations vous font peur ? Que craignez-vous ? Quels sont les échecs ou mauvaises expériences qui resurgissent ? Une fois ceci défini, il va falloir se désensibiliser petit à petit pour reprendre confiance.


Il faut sortir de la représentation mentale des expériences négatives pour les remplacer par des expériences positives.


Si vous avez peur des pistes gelées par exemple, il ne faut pas aller tout de suite dans une noire longue, raide et gelée, mais commencer par des petites portions de neige un peu plus dure, puis augmenter tout doucement la difficulté ou la longueur.


Il est important d’être accompagné par un moniteur qui saura choisir les terrains adaptés pour cette progression et vous accompagner au mieux.


On n’augmente pas sa confiance en réussissant une seule fois quelque chose de très impressionnant, mais en relevant plusieurs petits défis de progression. Si vous réussissez plusieurs fois, les verrous sauteront et vous aurez des expériences positives auxquelles faire référence lorsqu’une appréhension ressurgira.


Comment gérer une situation de blocage ?


Malgré tout cela, vous voici à l’instant T devant ce mur de bosses qui vous panique, cette piste raide qui vous donne des sueurs froides ou ce champ de poudreuse qui vous semble infranchissable. On peut réussir à gérer cette tension et ses émotions grâce à un processus simple, basé sur la concentration.


Notre cerveau produit en permanence des pensées en réaction à ce qui accapare son attention : il faut donc le canaliser vers des actions concrètes à réaliser pour lui éviter d’aller vers ce qui fait peur.


Créez vous une check-list mentale avec ce que vous devez faire et quand :

  • Observez la piste, et imaginez là où vous allez passer.


  • Hiérarchisez ce que vous avez à faire (mettre du poids sur mon ski aval, amener mon regard loin, aller tourner là bas, me rééquilibrer, etc). Un moniteur saura vous aider à élaborer cette liste.


  • Avant de vous élancer, soufflez et concentrez-vous sur de bonnes sensations que vous aviez eues les jours précédents. Essayez de retrouver ce même sentiment. Concentrez-vous simplement sur le déroulé de ce que vous avez à faire en vous répétant « je sais le faire ».


  • C’est parti ! Restez focalisé sur le déroulement des opérations et pensez à bien respirer.



Nous ne sommes pas tous égaux face à nos appréhensions. Certaines personnes y sont plus sujettes que d’autres. Il faut les accepter, tenter de les comprendre et mettre en place un projet pour parvenir à les dépasser. En comprenant ces mécanismes, on peut inverser la situation et se remettre dans une dynamique de progression.


Un article de Experts UCPA