Aujourd’hui, de nombreux sites internet offrent des prévisions fiables de houle et de vagues. Mais savez-vous les exploiter ? Voici les clés de compréhension qui vous aideront à décoder facilement les informations utiles pour optimiser vos sessions de surf.
Les planches sont sur le toit, les combinaisons sont dans le coffre et après 6h de route, vous êtes enfin sur la plage ! Mais les conditions vous permettront-elles de surfer ? Pour vous assurer de belles sessions, mieux vaut anticiper plutôt que de s’en remettre au hasard !
Vous avez bien tenté de consulter les prévisions mais les cartes, les flèches, les grilles, les dégradés et les tableaux ont gardé tous leurs mystères. Vent, marée, période, houle… avec ses nombreux paramètres, la météo de l’océan est clairement plus complexe que la météo des plages.
Savoir analyser les prévisions de la houle est vraiment un incontournable de l’apprentissage du surf.
Et bonne nouvelle, ce n’est pas aussi compliqué que ça en a l’air ! En préambule, notez bien que l’on parlera de houle en mer et de vagues lorsque la mer est déformée en touchant la côte.
Le vent est à l'origine de la houle.
Formation de la houle en mer
Le vent est l’unique paramètre de la formation de la houle. Il peut aussi bien la renforcer que la réduire.
3 éléments peuvent alors agir pour construire la puissance de la houle :
• La force avec laquelle le vent souffle sur l’eau.
• La durée de l’évènement météo, de quelques heures à plusieurs jours.
• La surface sur laquelle s’exprime l’évènement météo (de quelques km² à la moitié de l’Atlantique nord par exemple). Une fois générée, la houle chemine indéfiniment tant qu’elle ne trouve pas d’obstacles (vents contraires, haut fonds, îles et continents).
Formation de la houle sur la côte
Un vent « offshore » est un vent qui vient de la terre et va en direction de l’océan. Il va creuser les vagues, leur donner une forme harmonieuse et sera idéal pour une bonne session. Les fameux « tubes » se forment par exemple dans des conditions de vent offshore idéales.
Formation de 'tubes' générés par un vent 'offshore' :
À l’inverse, le vent « onshore » souffle de l’océan vers la terre. Il désordonne et couche les vagues, dégradant ainsi la qualité d’une session.
Vagues générées par un vent 'onshore'
Sur la côte, par les différences thermiques qui s’exercent à mesure que le soleil réchauffe la terre, le vent change d’orientation généralement entre la fin de matinée et le début d’après-midi. Une journée commence souvent par un vent offshore, qui « tourne » onshore fréquemment au changement de marée. Ces variations de températures vont rapidement changer la qualité du plan d’eau malgré de bonnes conditions initiales.
Le rapport entre la houle et la taille des vagues
Au large, des bouées mesurent la longueur d’onde et la taille de la houle. Elles permettent d’avoir une idée assez précise de la taille des vagues une fois qu’elles auront atteint la côte.
Il faut toujours garder à l’esprit que le vent peut transformer ces données de base, et que chaque spot réagira différemment à de mêmes conditions annoncées. Par exemple, une prévision de vagues de 80 cm avec un vent offshore en Normandie présentera des conditions favorables, tandis qu’une même prévision en Vendée ou dans les Landes avec un vent onshore ne sera pas forcément digne d’intérêt.
La taille « annoncée » de la vague est donc sujette à interprétation en fonction des caractéristiques du spot et des conditions de vent.
L’influence de la marée sur les conditions de surf
La marée influe énormément sur le plan d’eau car le mouvement de l’eau va remplir ou vider les baïnes, recouvrir ou faire affleurer les bancs de sable et les rochers... Marée montante ou marée descendante, voilà également un critère qui peut changer radicalement le spot.
En général, les spots « marchent bien » 2 à 4 h après le début de la marée montante, mais il faut garder en tête que chaque spot réagit différemment.
Le coefficient de marée influe énormément sur les vagues, en renforçant leur puissance lors des gros coefficients (jusqu’à 120) ou en diminuant leur intensité lors des petits coefficients (jusqu’à 30). Pour les débutants, il faudra plutôt privilégier des sessions aux heures proches de la marée basse : les vagues seront moins puissantes et donc plus accessibles.
Clé essentielle : la période et la personnalité des vagues
Souvent négligé, ce critère est pourtant déterminant pour prévoir la qualité des vagues qui déferleront pendant une session ! La période indique le temps qui s’écoule entre deux vagues.
Mais au-delà de la fréquence des vagues, la période donne une bonne idée de leur puissance. Une petite période (en dessous de 11 secondes) signifie que les vagues seront nombreuses mais « molles » ou désordonnées. Une toute petite période (5 secondes) ne créera qu’un petit clapot.