Publié le 08-04-19

Le moniteur de surf n'est pas seulement un bon surfeur. Même si maîtriser les vagues est essentiel au métier, le moniteur est aussi un professionnel du milieu marin. Il dispose de toutes les compétences indispensables à la gestion d’une structure, à l’encadrement de tous publics et à la transmission de sa passion pour l’océan.



Devenir moniteur de surf requiert un niveau technique élevé.


Le métier de moniteur de surf attire beaucoup de candidats. La passion du surf est présente chez beaucoup de personnes mais toutes les qualités pédagogiques et techniques doivent être réunies. En conséquence, les tests techniques sont d'autant plus difficiles que la concurrence est rude.

Seuls les meilleurs ayant l’expérience de très nombreuses heures de pratique sont sélectionnés.


Une personne qui pratique le surf de façon occasionnelle a donc peu de chances de disposer d'un niveau technique suffisant pour intégrer une formation.



Comment sont sélectionnés et formés les moniteurs de surf ?


La sélection se déroule comme une compétition régionale de surf, bodyboard ou longboard via un organisme de formation d’Etat : le Centre d’éducation populaire et de sport (CREPS).

Quatre surfeurs sont mis en concurrence dans l’eau. Celui qui est capable de prendre le plus de vagues, en utilisant les règles de priorité, cumule des points.


A la fin de la session, le surfeur qui a le meilleur score est sélectionné pour commencer sa formation à la FFS ou à l'UCPA. La durée d’études dépend de l’organisme de formation (7 à 8 mois en alternance en moyenne) mais le calendrier est en général calqué sur le rythme de travail des clubs.


L’apprenti surfeur va en effet alterner entre trois périodes de formation et deux périodes de mise en situation dans une structure.


Pour pouvoir travailler en club, il doit passer – dès son entrée en formation – les « exigences minimales préalables à la mise en situation pédagogique » (EPMSP). Cette première étape lui permettra d’encadrer du public dans sa structure d’accueil en alternance.


Au fil de sa formation, l’apprenti surfeur doit valider dix unités de compétences :

  • 1-2-3-4 : il s’agit de l’épreuve de projet. Le surfeur doit préparer un projet d’animation, le décrire à l’écrit et le soutenir à l’oral.
  • 5-6-8 : l’épreuve de pédagogie est un test pratique de mise en situation. Le jury peut soit se déplacer sur le lieu de travail de l’apprenti pour juger de l’encadrement de son groupe, soit lui proposer une séance spécialement aménagée avec des élèves sélectionnés dans son centre de formation.
  • 7-9 : une épreuve pratique sur la technique et la sécurité.
  • 10 : une épreuve spéciale « locale » : sauvetage côtier, encadrement d’un public anglophone, etc.


A la fin de sa formation, il est diplômé d’un brevet professionnel de la Jeunesse, de l'Education Populaire et du Sport, Activités Nautiques mention Surf (BPJEPS Surf).



Surfer c'est aussi savoir évoluer sur l'eau en toute sécurité


Un bon surfeur est aussi quelqu'un qui nage très bien, et qui peut évoluer sur un plan d'eau avec ou sans support flottant de sécurité.

Le bon surfeur dispose d'une lecture de la mer très pertinente.


Il sait évaluer la zone de courant et la circulation de l'eau pour en tirer profit au maximum. Il sait quadriller et sécuriser un terrain de jeu pour ses élèves. Afin d'assurer la sécurité d'un groupe, il est titulaire d'un diplôme de secourisme qu'il repasse chaque année et connaît toutes les réglementations liées à sa pratique.


Qualités humaines : un moniteur de surf doit être pédagogue et énergique


Passer deux heures dans l'eau pour 5 minutes de surf sur les vagues, c'est ce qui attend la plupart des débutants.

Le moniteur de surf doit donc absolument rendre la pratique amusante et dynamique pour ses élèves.


Il doit savoir leur donner de l'énergie pour les motiver, leur préparer des exercices adaptés sous forme de jeux divers et variés pour accompagner leur progression. Un bon moniteur se caractérise aussi par des qualités humaines très importantes.


Pédagogue, il est capable de créer de bonnes relations dans un groupe et de l'animer pour que chacun y trouve son compte. C'est aussi un technicien qui doit savoir décrire et montrer les gestes essentiels pour que les élèves puissent les reproduire aisément et progresser.


Il doit aussi être capable de répondre à toutes leurs questions y compris celles d'actualité. Le moniteur de surf est incollable (ou presque) sur le milieu marin !


Le moniteur de surf est un chef d'entreprise polyvalent


Certains spots sont très isolés des centres villes, c'est pourquoi le moniteur de surf est amené à gérer toutes les situations.

Il ne s'occupe pas uniquement de l'initiation et du perfectionnement au surf.


Il gère l'ensemble de sa structure, assure les tâches administratives et veille au bon entretien et à la maintenance du matériel, tout en accueillant des publics très variés. Ce chef de projet est donc avant tout quelqu'un de très organisé, bien loin du cliché un peu négligé du surfeur rêveur.


Un article de Julien Thelu